Librairie Ofr./

Librairie Ofr./

Interview Illustrée / Texte de Marie-Anne Bruschi

Rencontre avec Marie Thumerelle de la librairie Ofr.

Dans la famille Thumerelle, je demande la sœur, Marie. Accompagnée de son frère Alexandre, ils ont fondé Ofr, la librairie qui fédère les créatifs parisiens. L’histoire « officiel » de la fratrie remonte à leurs années fac où ils lancent leur premier magazine : Prétexte. Ils n’ont pas un sous en poche, mais, grâce à de petits boulots, s’arrangent pour le produire et l’éditer seuls. L’indépendance déjà en fer de lance. « On avait 20 ans, aujourd’hui à 50 ans, on fait toujours tout, tout seul, c’est ce qui donne une âme à ce lieu » remarque Marie tout en ouvrant un carton pour en tirer une pile de livres qu’elle installe en rayon énergiquement. Il est 8h30, la rue s’éveille lentement mais depuis 8h, Marie est déjà là et organise la mise en place des arrivages de la librairie. 

 Livres, magazines, bougies, tote bags, affiches, nouvelle expo ou event à venir… elle a un œil sur tout. Comme chaque matin de la semaine, la porte est grande ouverte. C’est ça aussi l’esprit ofr., un lieu ouvert à tous mais qui ne dit pas forcément oui à tout. Quand ils ont lancé leur première adresse rue Beaurepaire, il s’agissait plus d’un stock de distribution. « Les gens passaient, alors on a mis des tables et dessus des livres et des magazines que l’on trouvait beaux et inspirants, de nouvelles images sur l’art, la mode et le design ». Naturellement, ils se mettent à exposer les artistes dont ils vendent les livres.

Peu à peu, le cercle s’élargit, les connexions artistiques fédèrent, les amitiés se nouent. « Les lieux ont grandi avec nous, nos envies et nos rencontres » souligne Marie. Le frère et la sœur ont leur « petite » réputation, Marie s’en amuse et lance : « Notre sélection, elle est ultra personnelle, c’est comme ça. On n’a pas de rôle prédéfinit tous les deux. On essaie que nos journées soient les plus belles possibles ». Dans les mille et un projets qui tourbillonnent dans leur sphère, ils parlent d’une nouvelle adresse, le n°6 de la rue des Filles du Calvaire… pour l’instant on n’en saura pas plus. On reste axée sur leur QG, la rue Duptit-Thouars, où ils organisent une centaine d’expos et d’évènements par an. Eux qui ont créé des pop up un peu partout dans le monde reviennent toujours à leur base qu’ils utilisent comme une vitrine sur la créativité parisienne et internationale.

C’était comment Paris dans vos yeux d’enfant ?

Paris, c’était le graal ! J’habitais en banlieue dans le 78, ça n’avait rien à voir. Pour moi, à Paris tout était possible, là-bas rien. Je faisais même parfois du stop pour venir ici. Paris c’était la ville rêvée car elle amenait forcement à la vie de tous les possibles.

Où retrouver le sourire à Paris ?

Chez ofr. ! Je suis bien dans ma ville, dans ma vie et dans ma librairie. Je ne l’ai pas perdu mon sourire.

Le restaurant que vous aimez

«Chez Martin, c’est mon endroit. Je suis sûre d’y passer un bon moment. On y mange et on y boit bien et on n’a pas besoin de réserver. Il y a une âme ici et l’on croise toujours quelqu’un que l’on connaît 

Martin, 24, boulevard du Temple, 75010.

La boutique où vous avez envie de tout

 Je ne consomme pas ! C’est un problème. Sauf peut-être des fleurs… j’aime celles des Fleurs du Temps, c’est mon fleuriste. C’est mon ancien quartier. C’est surtout Sami que j’aime. C’est les gens qui font les lieux ! 

Fleurs du Temps, 26, rue Lacharrière, 75011 Paris.

Le plus bel endroit pour donner un rendez-vous, et à qui ?

 Au musée Rodin. J’adore, ça me fait sortir de mon quartier et j’aime le jardin, les sculptures … J’ai fait tous les parcs de Paris avec mon fils ».

LIBRAIRIE Ofr 20 rue Dupetit Thouars, 75003 Paris