Rencontre avec Cécile Roederer, fondatrice du site et concept-store pour enfants Smallable, dans ses bureaux du 11ème arrondissement à Paris.
Reportage illustré pour le magazine MARIE CLAIRE Enfants_décembre 2014
J'ai étudié l'économie et la gestion avec une spécialisation en marketing. Après cela, j'ai travaillé trois ans chez DIM en tant que chef de produit avant de m’occuper du plan de collection, du marketing et du développement. Ensuite, je suis partie chez LANCEL, à un moment où il était question de redynamiser la marque. J'y ai passé quatre ans, à m'occuper de la femme. A l'arrivée de la trentaine, j'ai eu envie de me lancer…
J'étais entourée d'amis qui avaient déjà des enfants et de quatre grandes sœurs, donc beaucoup de neveux et nièces ! J'adorais leur trouver des cadeaux originaux, ce que leurs parents n’avaient pas toujours le temps de faire, sans parler de ceux qui vivaient en province où l’offre n’est pas la même qu’à Paris. L’idée m’est venue de rassembler sur un même site tout ce qui pouvait servir aux parents d’enfants de 0 à 6 ans en mode et décoration, un univers complet. Dès le départ, nous avons sélectionné des créateurs pointus, avec parfois un choix de produits au sein de certaines marques, proposant ainsi notre œil.
Notre ADN est le même depuis le début avec une vraie sélectivité des produits. En 2008, nous avions environ 60 marques. Aujourd'hui, SMALLABLE en propose près de 400 et s'adresse aussi à des enfants plus grands, jusqu’aux adolescents de 14-16 ans. Mais on voudrait aller encore plus loin dans le « lifestyle » car nous avons aussi, par exemple, des clients sans enfants. Nous sommes heureux de constater que notre sélection plaît et s'adresse à un large public !
Je suis associée avec mon mari, Pierre Rochand, qui était directeur de création pendant 15 ans dans la publicité. Ensemble, nous avons imaginé l'allure du site, à la fois fort et sobre, avec la part belle aux visuels. Et nous avons créé ce catalogue produits interactif permettant à la fois d’inspirer nos clients, comme un magazine, et de leur donner des conseils comme un vendeur en boutique. Au début il y en avait un par saison. Aujourd'hui, il y en a un tous les deux mois.
Nous avons 50% d'acheteurs français et 50% d'étrangers.
C'est une clientèle qui recherche la différenciation. Nous proposons une large gamme de créateurs que l'on ne trouve pas toujours en boutique. Sans parler de la rapidité avec laquelle on accède à tout cela depuis chez soi…
Il y a des périodes où nous sommes centrés sur les achats et les salons, d'autres moments où il est plus question de budgets. On fait aussi le point avec nos équipes chaque semaine. Nous avons embauché il y a peu un directeur général pour la logistique, l'informatique, la gestion et la finance. Je vais donc pouvoir me concentrer sur la communication et les achats, la sélection des marques et la marque de mode en propre de SMALLABLE lancée il y a deux ans : HUNDRED PIECES.
Le web est un media en perpétuelle évolution. Il faut donc savoir s'adapter sans cesse : sentir les tendances et prendre des décisions rapides tout en gardant son cap.
Proposer plus de marques et s’étendre à l'international, avec un service local dans certains pays. Nous aimerions aussi étoffer la collection de HUNDRED PIECES. En septembre, nous allons lancer une autre marque en propre, de décoration cette fois, car il y a un vrai manque dans ce domaine. Là encore, comme pour HUNDRED PIECES, en toute transparence, en plaçant cette marque au même niveau que celles que nous vendons sur le site. On pourra également par ce biais éditer certains artistes ou créateurs. Et puis mon rêve ultime : un véritable espace, une boutique, pour le concept-store qu'est déjà SMALLABLE !